La Française des Jeux ne sera pas privatisée
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Au mois de septembre 2009, l’état français était à l’affût de recettes et avait envisagé d’ouvrir le capital en privatisant la Française des Jeux. Pour François Fillon, il s’agissait à l’époque de vendre une partie des actions de la société, un argument considéré comme irraisonné par les économistes français. En effet, la Française des Jeux a toujours été une société rentable bien que le vote sur l’ouverture du marché des jeux en ligne en France a créé du remoud.
« Les caisses de l’état sont vides », aurait dit le Premier Ministre français. Les pertes sont évaluées à quelques 140 milliards d’euro rien que pour l’année 2009, un déficit donc très conséquent. Or, la Française des Jeux pèse financièrement très lourd : elle réalise presque tous les ans un chiffre d’affaire net qui avoisine les 10 milliards d’euro. « Les résultats financés par la Française des Jeux sont fascinants quand vous vous dites qu’elle emploie moins de 900 salariés », exprime l’un de nos consultants.
L’Etat, qui détient à peu près 70% des parts de la société a théoriquement une emprise considérable. Or, une privatisation ne peut être possible qu’à travers l’accord des autres actionnaires : la Loterie Nationale possède effectivement 20% des actions restantes, les salariés de la société près de 5%, les courtiers ferment la marche avec un petit 3%.
Or, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue il y a deux semaines de cela, Matignon a déclaré ne plus être intéressé par la privatisation de la Française des Jeux. Quoiqu’il arrive, une privatisation complète parait extrêmement improbable. La FDJ, quant à elle, envisage fortement de remporter d’autres parts de marché depuis le vote sur la loi des jeux en ligne. Son site dédié au PMU proposera très bientôt des paris sportifs.
La guerre entre les services de jeux publics et les grandes entreprises privées est lancée. Le titre qui est en jeu est le monopole du marché français. Betclic et Unibet sont deux organismes privatisés que la FDJ voit comme des rivaux potentiels. « Nous avons fait l'acquisition d’un nouveau logiciel afin de mieux connaître nos joueurs en ligne », affirmait le Président de la société après l’adoption d’un système de type SAS Customer Intelligence. La Française des Jeux compte actuellement près de 300 000 joueurs en ligne à son actif et sait pertinemment que l’intrusion de développeurs étrangers est une menace pour ses objectifs économiques.
« Avec SAS Customer Intelligence, notre pôle va enrichir sa segmentation clients, établir des corrélations plus fines entre les comportements clients et les gammes de jeux proposées, afin de mieux répondre à leurs attentes», a indiqué Marie-Laure Tallec, chef de projet Connaissance Clients Multimédia pour la Française des Jeux. Le FDJ tient donc à s’accrocher à son monopole. Et elle a certainement raison.